Médecin installé à Poligny, puis à Alger, le docteur Émile Bertherand (1821-1890) est l'un des fondateurs de la Société d'agriculture, sciences et arts de Poligny. On lui doit une grande partie de la collection ethnologique du musée.
Sintès, Portrait du docteur Émile Bertherand.
Poligny, Hôtel de ville.Né en 1821 à Valenciennes, Émile Bertherand est reçu docteur en médecine en 1845.
Il sert en Algérie de 1847 à 1853, avant de s’établir à Poligny en 1855, suite à son mariage avec une Polinoise. Parmi les témoins figure le musicien Charles-Joseph Amyon.
Il exerce la médecine à Poligny jusqu'en 1863. Charles Sauria l’a décrit comme « un bon médecin » mais aussi « un très bon musicien, un violoniste distingué, un chanteur agréable, doublé d’un écrivain d’une élocution facile ».
En 1859, il est l’un des principaux fondateurs de la Société d'agriculture, sciences et arts de Poligny (SASA), qui est non seulement une société savante, mais s’accompagne de la création d’une bibliothèque et d’un musée.
Il rédige pour le bulletin de la Société des articles sur des sujets aussi divers que les eaux minérales dans le Jura, l’alcool de sorbier, la culture des truffes dans le Jura, l’état du commerce, de l’industrie, des lettres et des beaux-arts, la sorcellerie dans le Jura…
S’étant créé des inimitiés à Poligny, il repart en Algérie, où il poursuit l'exercice de la médecine et mènes des activités philanthropiques.
Il entre en relation avec Romuald Vuillermoz, l’un des organisateurs du soulèvement de Poligny en 1851, déporté à Alger et amnistié en 1859, maire d'Alger en 1870.
Le docteur Bertherand publie de nombreuses études sur la santé et l’hygiène des colons comme des indigènes. Il est notamment l’auteur d’un Vocabulaire médical français-arabe destiné à permettre aux médecins français de s’entretenir avec leurs patients algériens.
Il continue également à adresser à la SASA des articles, mais aussi des livres et des objets pour le musée : céramiques de Kabylie, mais aussi objets ethnographiques provenant de Nouvelle-Calédonie, ainsi de « fragments de terre magnésienne dont se nourrissent les sauvages affamés ».
Plat kabyle à une anse, don du Docteur Bertherand
Poligny, Musée muncipal.
© P. Guenat.Hameçon à hampe et pointe distinctes avec ligne (Nouvelle-Calédonie), dons du Docteur Bertherand
Poligny, Musée muncipal.
© P. Guenat.
Il meurt accidentellement en 1890, lors d’une tournée d’inspection, et est enterré en Algérie.
Source
- Nansenet, Claude. Le Docteur Bertherand. Revue de l’Association de Sauvegarde du patrimoine polinois, 2014, 14, p. 79-81.